dimanche 20 décembre 2015

Pocahontas La Princesse du Nouveau Monde

de Loïc Locatelli-Kournwsky



Mataoka, fille du chef Powhatan, vient d’épouser, selon la coutume, son promis. Au même moment, trois navires britanniques abordent la côte Est de l’Amérique. Nous sommes en 1607 et la vie de Pocahontas, comme celle de tout le continent américain, vient de basculer…

Pocahontas qui signifie « petite dévergondée » en algonquin est le surnom que la jeune princesse va recevoir, quand elle sauve la vie de John Smith, un colon anglais, capturé par sa propre tribu. Tombée amoureuse de lui, elle finit par être chassée par les siens. Son aventure l’emmènera au-delà des mers en Angleterre… A travers ce destin hors du commun, c’est toute la tragédie du peuple amérindien qui se joue. La jeune femme quitte les siens pour survivre. Elle devra ensuite changer de nom pour devenir Rebecca, achevant ainsi sa transformation en abandonnant son identité première.

Cette version de Pocahontas est nettement plus sombre que celle racontée aux enfants par Disney. C’est toute la tragédie de l’exil et du déracinement dont il s’agit. Persuadée qu’un dialogue est possible entre les deux cultures, Pocahontas paiera le prix fort de ce qui préfigure la conquête de l’Amérique et le génocide indien…



Conte désenchanté, ce « Pocahontas » est aussi d’un grand romantisme. Et au final, on n’est pas sûr que la petite princesse ait vraiment trouvé la paix et la sérénité. L’épilogue particulièrement réussi de ce roman graphique évoque un monde où les « natives » ont perdu tout espace pour vivre et exister.

Le dessin en noir et blanc est renforcé par des aplats d’ocre jaune qui lui confère un aspect plutôt austère mais qui correspond bien à ce qu’on peut imaginer des conditions de vie au dix-septième siècle. C’est la fin d’un monde où la nature est reine, celui des Indiens d’Amérique. C’est aussi l’avènement d’un monde nouveau, celui des hommes blancs. L’histoire de Pocahontas, c’est celle de la douleur de ce bouleversement où il n’y aura aucun retour en arrière.

Fiche technique
Scénario et dessin : Loïc Locatelli-Kournwsky
Editeur : Sarbacane
125 pages



1 commentaire:

  1. Grande découverte pour moi! Intérêt supplémentaire par rapport au colonialisme et aussi aux personnes déplacées dans la migration consentie ou imposée. merci pour la découverte de cette nouvelle BD!

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