jeudi 14 janvier 2021

Lauréat des coups de coeur 2020 des Lecteurs Anonymes

Très heureux que mon projet de long-métrage "Une affaire algérienne" ait été choisi avec trois autres par Les coups de coeur 2020 des Lecteurs Anonymes. Merci au comité de sélection et à mon parrain, Ludo du Clary. Ce scénario a bénéficié du dispositif d'accompagnement à l'écriture de Pictanovo , pôle régional image des Hauts de France. Merci aussi à tous ceux qui ont relu ce texte.

lundi 15 avril 2019

GRAVITY

Clip réalisé durant la tournée 2018 de Moon in June ! Réalisation : Mathieu Krim
Merci aux Elyziks, au Z10 Radio, au festival Rock R4, à l'Urban Studio où ont été tournées les images. Moon In June est soutenu par La Manufacture et la Ville de Saint-Quentin. Merci à eux. Paroles: I wake up and it's look seetles on me And there's the moon, as it should be I want to reach for the moon but i'm a bit absent-minded I can still feel its light striking my head Who knows how to live in our way, our way Weighed down by gravity The tide is helping me breathe Maybe I'm missing out but i'm not afraid that the spotlight turned into sparks The softlight affects my heart We hate for what we have But you have to stay with what you've got There, there, under the light of the moon I dream about what i will never have Maybe I'm missing out but i'm not afraid that the spotlight turned into sparks The softlight affects my heart Je marche encore toute seule, esseulée c'est ça, Reste au creux de mes mains, la lumière me transperce Je rêve un peu à demain, à l'avenir, à deux mains, qu'est-ce qu'on ne m'a pas déjà fait? Je veux prendre en main mon destin La lune m'en est témoin parce que main dans la main Et maintes fois je crois qu'elle me réserve quelque chose de bien

samedi 6 avril 2019

TIANANMEN 1989. NOS ESPOIRS BRISES


de Gombeaud, Zhang et Améziane

Tiananmen dans mon souvenir, c’était cet homme, seul au milieu d’une grande avenue, devant une colonne de chars. Les télévisions occidentales avaient médiatisé cet évènement en faisant de cet épisode le symbole de la révolte étudiante. Accompagné par Adrien Gombeaud au scénario, Lun Zhang raconte ici son parcours. Pendant l’occupation de la place Tiananmen, il était chargé de l’intendance et du service d’ordre étudiant. Même s’il est en partie fictionné, ce témoignage sur cet épisode de l’histoire chinoise est très précis.


Il y a 30 ans, le 15 avril 1989, commençait l’occupation de Tiananmen. Les étudiants réclament que la démocratie accompagne les réformes économiques. Le 4 juin, Deng Xiaoping –le dirigeant de l’époque- envoie l’armée pour massacrer les manifestants rassemblés pacifiquement. Le régime chinois, 13 ans après la mort de Mao Zedong, verrouille l’espace politique au profit du seul champ économique, interdisant jusqu’à aujourd’hui toute opposition.

Ce roman autobiographique retrace d’abord la jeunesse de l’auteur né à la fin des années 50. En exil dans les campagnes reculées avec ses parents, Zhang Lun revient à Pékin pour y suivre des études. Il fera partie des premiers à occuper la place. Les étudiants, les intellectuels et les ouvriers s’opposent à la corruption tout en imaginant que le régime puisse se réformer. C’est pourtant l’inverse qui se produit. Et malgré un soutien populaire important, la répression a lieu et les leaders du mouvement étudiant de la place Tiananmen sont pourchassés.

Le dessinateur Améziane restitue avec précision ces évènements.  La documentation de l’ouvrage – une biographie des principaux acteurs de l’époque et une chronologie de l’histoire chinoise depuis 1949- facilite la lecture. Le trait réaliste et la palette de couleurs choisies nous renvoie à l’esthétique de l’imagerie chinoise.
Un roman graphique à recommander à tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire contemporaine.

Fiche technique :
Scénario : Adrien Gombeaud, Lun Zhang
Dessin : Améziane
Couleur : Améziane

Edition : Delcourt



samedi 16 mars 2019

LA VENIN


Tome 1 : Déluge de feu
De Laurent Astier

Colorado, juillet 1900.

Emily débarque à Silver Creek, une petite ville minière, pour se marier. Mais son futur époux vient de mourir. Fille d’une prostituée - le récit est construit avec des flash-backs qui racontent sa jeunesse - Emily, sans argent, se résout à pratiquer le métier de sa mère pour survivre. Quelques semaines plus tard, elle tue le candidat en campagne pour le poste de sénateur et s’enfuit. Dès lors, elle sera poursuivie par l’agence Pinkerton, et par la Cavalerie du fort le plus proche. Cet élément déclencheur et le jeu des flash-backs éclaireront peu à peu les motivations de l’héroïne.

C’est la vengeance d’Emily qui constitue le cœur du récit. Mais Laurent Astier aborde également la question indienne à travers l’occupation par l’armée des territoires ancestraux de ces populations autochtones comme pour faire un trait d’union entre tous les opprimés de la conquête de l’Ouest.




Ce western, sorti dans la foulée d’Undertaker, de L’homme qui n’aimait pas les armes à feu, ou de Stern, tire largement son épingle du jeu. Laurent Astier ne manque pas de rendre hommage à ses illustres prédécesseurs : Jean Giraud en tête, avec un hommage appuyé à Blueberry, ou encore les grands films du genre, La prisonnière du désert de John Ford… Résolument féministe, le personnage d’Emily a la trempe d’une Chihuahua Pearl (Jean Giraud encore).

Bien documentée, la bande dessinée reprend les grandes figures du genre : le saloon et ses entraineuses, la poursuite de l’héroïne, la traversée des territoires indiens, l’armée américaine et son sergent brutal et abruti… Quelques figures historiques croisent également le chemin d’Emily : la photographe Annette Rose Hume, les agents Pinkerton…


Le découpage se distingue par son aspect cinématographique. La composition est différente d’une planche à l’autre. Parfois, il s’agit d’une suite de gros plans ou de plans rapprochés, mais il y a aussi de grandes cases où les paysages prennent toute leur place. On imagine alors sans mal les plans séquences dans un format en cinémascope.


Ce premier opus, d’une série de cinq albums annoncés, peut sembler un peu touffu à la première lecture. Il pâtit de la mise en place d’une histoire complexe et dont on pressent les multiples rebondissements.

L’Ouest sauvage, territoire hostile par définition, est donc à nouveau le théâtre d’un grand règlement de comptes à travers le destin tragique d’Emily, comme on le comprend à la fin de ce premier album. A sa façon, cette héroïne participe à l’émancipation des femmes américaines de ce tout jeune XXème siècle en combattant l’archaïsme de certains de ses contemporains et leurs pulsions les plus meurtrières.



Fiche technique :
Scénario, Dessin et Couleur : Laurent Astier
66 pages / Edition : Rue de Sèvres

jeudi 14 mars 2019

TROPIQUES DE LA VIOLENCE


de Gaël Henry
d’après le roman de Nathacha Appanah


Moïse est un bébé Kwassa Sanitaire. Il est arrivé des Comores avec sa mère sur un petit bateau. Il a un œil marron, l’autre vert. Pour sa maman qui n’a que seize ans, c’est l’enfant du malheur. Elle le confie à Marie, infirmière à l’hôpital de Mayotte et disparaît. Marie est blanche. Elle adopte Moïse. La vie s’écoule sans incidents pendant plusieurs années. Mais à l’adolescence, Moïse, qui reproche à Marie de lui avoir volé sa vie, se met à sécher le collège et fait allégeance au chef dʼun gang de jeunes, violents et drogués, qui tiennent Kaweni, le quartier de la misère…
Portrait d’une jeunesse abandonnée par la République Française, le destin de Moïse est dépeint avec un mélange de réalisme et de poésie qui est l’une des marques de Gaël Henry. Moïse est un garçon qui n’a plus de repères. La violence va devenir son mode de vie car à Mayotte, c’est le seul moyen de survivre dans ce quartier en marge de la société.

Le récit est construit en quatre parties qui marquent chacune l’évolution de Moïse. L’auteur porte un soin particulier aux personnages secondaires même si le dessin, comme esquissé à gros traits, nous plonge définitivement dans la tête de Moïse. C’est donc un voyage intérieur qu’on emprunte peu à peu avec le jeune comorien. Cette plongée dans la psyché d’un gamin des rues est assez éprouvante, mais le talent de l’auteur est de ne jamais verser dans le misérabilisme ou l’apitoiement.

Adapté du roman de Nathacha Appanah, Tropiques de la Violence est fascinant et puissant. On ne ressort pas indemne de cette lecture.


Fiche technique
Scénario et dessin : Gaël Henry
Couleur : Bastien Quignon
160 pages / Editions Sarbacane